Author Archives: admin
Ouverture de la galerie accroTerre uniquement lors des expositions temporaires
Prochaine exposition temporaire : dates à préciser
Mary-Christine Jaladon – Marie Rancillac
Surtouts and Co. acte 2
Les récentes controverses sur la qualité des produits destinés à notre alimentation ainsi que les considérations esthétiques comme la tyrannie de la minceur font que si l’on mange moins, on veut manger mieux. Les plaisirs de la table reviennent donc en force, associés au désir de créer de ses propres mains des plats destinés à flatter le palais de ses invités tandis que la gastronomie française a été inscrite en 2010 par l’UNESCO au patrimoine immatériel de l’Humanité. Il n’est donc pas surprenant que fleurissent des émissions culinaires à la télévision comme Le meilleur pâtissier, et Un dîner presque parfait où la qualité des plats se conjugue à la beauté de la table dressée. L’idée de faire réaliser des surtouts de table par des artistes participe de cet engouement et y concourt si l’on veut bien se souvenir qu’un surtout est une décoration que l’on place au centre d’une table et qui y trône tout au long du repas réunissant, à l’origine, divers condiments, huile et vinaigre ainsi qu’une partie de l’éclairage de la pièce sans pour autant gêner la vue des convives.
Marit Kathriner
Depuis son exposition Paysages intérieurs en 2011 à la galerie accroTerre, Marit Kathriner a présenté ses œuvres à Mons, Bruxelles et Andenne en Belgique, à Oslo en Norvège et obtenu le prix du jury du Salon Céramique 14 à Paris en 2012. Ce prix témoigne, s’il en était besoin, de la qualité de son travail et de la sensibilité de son inspiration
Yann Bagot, Lamya Moussa et J-P Racca-Vammerisse
L’exposition SPEOS nous invite à interroger notre perception du monde souterrain et de ses trésors naturels, visibles des seuls initiés. Tels des spéléologues ou encore des cataphiles, Yann Bagot, Lamya Moussa et JP Racca-Vammerisse ont investi l’espace de la galerie avec les traces de leurs expéditions réelles ou fantasmées dans le monde d’en dessous, parmi les parois de l’invisible.
Roland Cognet – Cécile Hesse – Gaël Romier – Elsa Sahal – Arlette Simon – Marc Simon
L’exposition Terrae incognitae présente des oeuvres en céramique réalisées à l’occasion d’un workshop à l’Espace d’art contemporain Les Roches (Eac Les Roches). Arlette et Marc Simon, artistes céramistes et directeurs artistiques d’Eac Les Roches, ont invité dans leur atelier quatre artistes dont ils apprécient les recherches et le travail : Cécile Hesse et Gaël Romier, duo qu’ils avaient convié en 2010 à exposer à Eac Les Roches, Roland Cognet et Elsa Sahal. Ils souhaitaient ainsi créer un espace, un temps propice à la réflexion et aux échanges autour du matériau qu’est la terre entre des artistes de diverses disciplines photographes, sculpteurs utilisant essentiellement la céramique ou pas du tout. L’objectif était non pas que ces artistes-invités passent commande à un céramiste pour réaliser une pièce mais au contraire de dépasser cela et de « mettre la main à la pâte ».
Camille Virot et Hervé Rousseau
Ettore Greco et Arnaud Franc
La galerie accroTerre a le plaisir de présenter aujourd’hui les travaux du sculpteur italien Ettore Greco et du peintre français Arnaud Franc. Le plaisir et l’honneur, car Ettore Greco, qui a participé en 2011 à la 54è Biennale de Venise dans le pavillon italien, était invité, il y a presque un an, à l’Espace Cardin où ses bronzes et plâtres, de grande taille, émerveillaient les visiteurs.
Quentin Bidaud, Maria Bofill, Alexandrine Bonicki, Christophe Chaine, Laurie Karp, Marit Kathriner, Guillaume Talbi, J-P Racca-Vammerisse, Camille Schpilberg, Léa Van Impe.
Jérôme Galvin, François Bénard et Liam Armansky
Très jeune, Jérôme Galvin entre dans un atelier comme décorateur de faïence à Moustiers-Sainte-Marie, son village natal. Quelques années plus tard, rompu à la reproduction à main levée des ornements des XVIIe et XVIIIe siècles, il s’inscrit à l’école des Beaux-Arts de Digne. Depuis, il développe un univers personnel, tout en conservant la technique traditionnelle de la terre vernissée dont il maîtrise tous les secrets à l’instar du répertoire décoratif. Rapidement son travail s’est développé autour de trois orientations principales : la transgression, l’expérimentation et la collaboration avec des artistes d’horizons divers.
Arnaud Franc et J-P Racca-Vammerisse
Un des privilèges du galeriste, mais aussi une de ses raisons d’être, réside dans sa capacité à déclencher des rencontres entre les artistes dont il suit les recherches. Elles peuvent susciter des travaux à quatre mains, comme ce fut le cas pour Anne Verdier et Jérôme Galvin en 2012, ou donner lieu à des collaborations, dont résultent des œuvres qui, sinon, n’auraient pas été « pensées ». Cela a été le cas lors de la rencontre d’Anne Xiradakis et de Philippe Godderidge en 2013, et celle d’Arnaud Franc et J.P. Racca-Vammerisse en 2014.
Christophe Betmalle
Né en 1975, Christophe Betmalle commence son apprentissage de la peinture à onze ans, dans un atelier de Verrières-le-Buisson, avant d’effectuer des études supérieures d’Arts Plastiques à l’université de Paris 1. Dès sa première exposition au Salon « Art Contemporain 2000 » porte d’Auteuil à Paris, les caractéristiques de son art sont déjà en place.
Camille Schpilberg
Comme entre deux eaux, dont elles auraient emprunté la teinte jade pâle, les œuvres de Camille Schpilberg semblent flotter lentement, en silence, dans l’espace qu’elles ponctuent. Reliefs naturels, architectures diverses, la tension qui anime certaines donne l’impression qu’elles prennent un instant appui avant de bondir, de repartir tandis que d’autres, au contraire, se posent pour respirer.
Marie-Laure Guerrier
Il est des moments où aller de l’avant semble la seule solution, où franchir le pas est comme une délivrance. Renommée pour ses œuvres en porcelaine aux formes utilitaires, même si ses coupes ou bols aux bords étirés à la limite de la résistance de la terre ne sont guère utilisables, Marie Laure Guerrier a ressenti le besoin de passer à une figuration libre, réalisant des « personnages » qui se sont installés à la galerie accroTerre, du 5 au 22 mars 2014. Partant de formes tournées, creuses, accusant un vide central circulaire plus ou moins large, elles se composent de deux volumes superposés. Parfois indépendants l’un de l’autre, il est alors possible de modifier la position de la partie supérieure à l’envie et même de les séparer. Le plus souvent, cependant, les deux pièces sont solidaires, ce qui rend pérenne la position des éléments et donc l’attitude générale de l’œuvre. Il en découle une présence qui devient vite familière.
Bodo et Camille Virot
Tandis que l’exposition de Camille Virot se poursuit, Bodo (George Bodocan) investit la galerie. Les 27, 28 et 29 novembre, il va y créer des œuvres qui seront exposées jusqu’au 21 décembre. Nous vous invitons à venir assister à cette performance ainsi qu’au vernissage qui aura lieu le vendredi 29 de 18h à 22h.
Camille Virot
Ce qui frappe d’emblée, c’est le hiératisme de l’ensemble des pièces réunies aujourd’hui. Ainsi, témoignages de quelque antique civilisation, les « têtes » portent en elles tout le mystère que confère ce regard tourné vers l’intérieur et que renforce leur état fragmentaire.
Toutes proches, des « maisons », surélevées d’une cave, verticales aux plans animés de rares ouvertures portent des marques de modules de construction. Leur silhouette élancée, reprise dans les « images », est mise à distance comme dans une photographie nocturne.
Nani Champy-Schott
A l’inverse du Petit Poucet de la fable, Nani Champy semble avoir ramassé, lors de ses récentes promenades en forêt, toute un assortiment de graines, de roches enrobées de lichens et de mousse, de champignons aux couleurs automnales et de pierres longuement polies par l’eau des ruisseaux figée dans les enroulements d’écume. Tout ce petit monde se retrouve ici afin de témoigner de sa sensibilité à la nature et de sa virtuosité dans le traitement des surfaces et des émaux.
La céramique, un art engagé
Il est d’une tradition plus ou moins fondée d’imaginer que seuls les peintres peuvent avoir un engagement politique dans le sens le plus large. On se souvient de La Liberté guidant le peuple de Delacroix inspiré de la révolution des Trois Glorieuses, de Guernica, tableau dans lequel de Picasso, dénonce le bombardement de la ville éponyme pendant la guerre d’Espagne et plus récemment de l’exposition Keith Haring au musée d’Art moderne de la Ville de Paris organisée selon les thématiques abordées par l’artiste dans son œuvre comme l’individu contre l’Etat, le capitalisme, la religion, le racisme …
A. Xiradakis et P. Godderidge, travail à 4 mains
Ayant sympathisé avec le céramiste Philippe Godderidge lors d’une rencontre à Limoges c’est tout naturellement que la designer Anne Xiradakis lui a proposé de travailler ensemble pour cette exposition destinée à la galerie accroTerre. De la rencontre de ces deux univers très forts est née cette idée d’un repas en trois tableaux où se mêlent les réalisations de chacun brillamment mises en valeur par la présence des mets dont les couleurs, savamment calculées, font écho aux pièces de Philippe Godderidge qui, pour cette occasion, a revêtu ses œuvres d’un émail alimentaire.
Clémentine Dupré
Il est des rencontres qui sont comme une révélation. Ce fut le cas pour Clémentine Dupré lorsqu’à l’occasion d’une exposition sur le travail d’Etienne Martin il lui devint indispensable de lire La poétique de l’espace de Gaston Bachelard. Son intérêt pour l’architecture prenait un sens nouveau.
Karima Duchamp
Nue : titre qui n’est pas banal pour une exposition de céramique. Mais c’est ainsi qu’apparaît la militante égyptienne Aliaa Magda Elmahdy sur la photo d’elle-même qu’elle a postée sur son blog Journal d’une rebelle (A Rebel’s Diary) et sur Twitter le 23 octobre 2011 pour protester « contre une société de violence, de racisme, de sexisme, de harcèlement sexuel et d’hypocrisie ».
Graphmique : binômes Kathriner/Gebel et Triboulet/Dégeilh
Gisèle Buthod-Garçon
Paul Klee disait, lorsqu’il était interrogé sur l’origine de son travail qu’il « était abstrait avec des souvenirs ». Cette concession à la curiosité pourrait s’appliquer à Gisèle Buthod-Garçon en ce qui concerne ses oeuvres les plus récentes. Ceux qui la connaissent se souviennent de la série des Bustes qui a précédé celle des Cocons puis des Chrysalides. Ces pièces, animées d’un mouvement plus ou moins marqué, que l’on retrouve aujourd’hui dans Stèle, reprenaient le souple contraposto des statues antiques ou évoquaient les mouvements qui déchirent le cocon à la sortie de la chrysalide ou ceux de cette dernière lors d’une mue.
Laurent Dufour
C’est avec un immense plaisir que nous retrouvons l’univers de Laurent Dufour qui n’en finit pas de nous ravir. Ses personnages, à la fois proches et mystérieux, nous invitent à les y rejoindre sans susciter la moindre inquiétude de notre part. Empruntant aux tags et aux graffitis, mais se souvenant aussi des statues de l’Ile de Pâques, des masques africains ou Boli, des totems amérindiens, ou de la mythologie égyptienne, ils rêvent d’être des super héros dont ils prennent souvent l’apparence. Masqués, plus par pudeur que pour ne pas être reconnus, ils évoluent avec aisance dans un monde où lapins et autres bêtes fantastiques évoquent notre côté animal plus ou moins assumé.
Jacques Pouchain
Céramique ou peinture ? Telle est la question que chacun peut se poser devant les pièces accrochées aux cimaises comme le Triptyque ou les plats, dont le caractère pictural n’est pas à démontrer, lesquelles voisinent avec une peinture dont certains « Totems » de céramique semblent être les modèles.
C’est que Jacques Pouchain, qui s’installe à Dieulefit dans les années 1950 après des études d’architecture à Paris, cherche avant tout un lieu pour peindre.
Coralie Courbet
En avril 2012, lors d’une visite de l’atelier de Coralie Courbet, Philippe Godderidge écrivait : « Le verbe « cuire » commun à la cuisine et à l’atelier éclaire sans mystère cet ensemble de pièces : « les bocaux » ; réalisés en même temps et dans le même espace de cuisson que ceux qui conserveront les légumes du jardin, ceux-ci conservent les petits extraits d’univers qui, l’entourant, constituent le monde créé par Coralie Courbet. »
Jérôme Galvin et ses invités, Alice Mulliez et Full Mano
Etre filmé en permanence est certainement une expérience inquiétante. Le moindre mot est enregistré et peut être décontextualisé au détriment de son auteur. Est-ce la raison pour laquelle Jérôme Galvin a exploré, pour son exposition préparée à la suite de sa participation à l’émission « Tous pour l’Art » diffusée actuellement sur Arte, des éléments composant la maison avec d’un côté la cheminée, de l’autre le toit, sa gargouille, plus loin des briques dans un souci compréhensible de protection ?
Pierre Dutertre
Comme tout matériel céramique, explique Pierre Dutertre, « un support d’enfournement, une plaque réfractaire est un investissement indispensable à la vie du céramiste. Plus qu’un investissement, la plaque d’enfournement est l’outil du potier. Il prend soin d’elle et lui confère une attention toute particulière. L’engobe la recouvre, la protège et l’épargne des blessures éventuelles. Pourtant, cela ne suffit pas toujours. Accidentellement une goutte ou une coulure d’émail vient la blesser. Délibérément, je choisis d’accentuer cet accident. »
Robert Montaudouin
Cela fait plusieurs années que nous fréquentons l’atelier de Robert Montaudouin à Dieulefit. Non pas pour avoir vu son travail dans une galerie, car Robert est plutôt discret, mais parce que de bouche à oreilles, il se disait qu’il fallait voir ses pièces dont les décors étaient bien campés, notamment les carreaux qu’il réalisait sur lesquels hommes, femmes et chiens se mêlaient dans une joyeuse agitation. Nous avons pu ainsi découvrir que Robert peignait à l’occasion, sa première passion, puisqu’il avait obtenu en 1976, à l’Ecole Nationale des Arts Appliqués et Métiers d’Art de Paris, un diplôme dans la section « Art mural » et qu’il reste toujours quelque chose des études que l’on a suivies ou même de ses anciennes amours.
Marie-Laure Lévitan
Depuis la première exposition présentée à accroTerre en 2010, au cours de laquelle les visiteurs avaient l’impression qu’il s’agissait de coraux, jamais un artiste ne s’était à ce point rapproché de la nature.
Marie-Laure Lévitan nous propose aujourd’hui des œuvres qui évoquent si bien les pierres que l’on pourrait se croire dans une exposition de minéralogie, de celles dont on ressort émerveillé par la surprenante beauté des cristaux dont notre Terre regorge.
Elisabeth Brillet
Découvrir la première pièce d’une exposition est toujours, pour le galeriste, un moment très émouvant et ce, d’autant plus lorsqu’il s’agit d’une œuvre d’Elisabeth Brillet, dont le travail est marqué par la recherche du mystère de la vie et de la nature humaine, avec la terre comme « moyen de réduire les frontières qui séparent les langages et les cultures ».
Maria Bofill
Diplômée de l’université de Kyoto au Japon, Maria Bofill a tissé des liens de plus en plus étroits avec ce pays au cours des visites qu’elle y a effectuées à la fin des années 1980. De ces voyages elle a retenu le travail de la porcelaine avec laquelle elle s’est sentie très rapidement en parfaite harmonie, le goût des jardins japonais et, plus largement, des paysages.
Abandonnant alors un répertoire de formes plus conventionnelles, Maria Bofill s’est mise à réaliser des pièces de petites dimensions (18 x 25 cm).
Sophie Favre
Sagement installé sur les socles, tout un peuple de chats, lapins et souris regarde en direction du canapé, là même où, nous autres humains, nous asseyons afin de prendre du repos et de la distance pour mieux voir les œuvres exposées. Surprenante présence qui déconcerte : qui regarde qui ? Qui fait l’homme, qui fait la bête ? Ces animaux affichent tous la même solitude désarmée. Il émane d’eux une simplicité et une franchise déroutantes, une spontanéité et une sincérité qui font mouche car elles n’interpellent rien d’autre que nos propres émotions et souvenirs.
Née à Grenoble dans une famille d’artistes, Sophie étudie le dessin à l’Académie Frochot en 1970, puis suit les cours de l’Ecole Nationale des Beaux-arts de 1971 à 1973.
Joan Serra
Une palette restreinte et des formes géométriques simples, voilà ce qui frappe une fois le seuil franchi.
En effet, des parallélépipèdes et des cubes crème ou noirs, parfois revêtus de lustre métallique ou d’or scandent l’espace de la galerie. Mais est-ce là tout ce qu’il convient de voir ?
Non pas. En effet, à l’examen, chaque œuvre semble être une variation d’une forme géométrique identique dont l’intérieur serait rendu visible grâce à des crevasses ou à des déchirures. Et un examen plus poussé révèle que cet intérieur est soit vide, soit constitué d’une sorte de pâte remplie de bulles. Qu’est-ce donc ?
A. Verdier et J. Galvin, travail à 4 mains
Anne VERDIER et Jérôme GALVIN avaient, depuis quelque temps déjà, l’idée de travailler « à quatre mains » (A4M), aussi est-ce avec délices qu’ils se sont investis dans la préparation de cette exposition à accroTerre. Les modalités fixées : échange de pièces destinées à servir de réflexion ou de base de départ à l’univers de l’autre, ils se sont mis au travail, chacun dans son atelier, l’un à Campagne Le Serre près de Moustiers-Sainte-Marie, l’autre à Desvernay près de Saint-Victor-sur-Rhins.
Une question se pose immédiatement : comment va s’effectuer ce rapprochement de deux univers que tout semble opposer ? Formes et décor inspirés de la vaisselle de table traditionnelle avec grotesques pour Jérôme, enfournement structuré, puis transformation par le feu et dégagement de matière au marteau pour Anne. Mais est-ce si simple ?
Rebecca Maeder
Kahla est une petite ville de Thuringe en Allemagne dont le nom est connu au-delà des frontières grâce à la compagnie Kahla-Thüringen Porzellan GmbH, fondée par Christian Eckardt. Fondée en 1844, celle-ci fut, jusqu’en 1914, l’une des usines de porcelaine les plus grandes d’Allemagne et emploie encore aujourd’hui environ trois cents ouvriers à la production d’une vaisselle de porcelaine blanche au décor végétal ou géométrique bleu.
Soucieuse de rester ouverte au design contemporain, cette usine organise périodiquement un atelier dans lequel elle invite de jeunes artistes autour d’un thème. Ceux-ci pendant leur séjour ont a leur disposition terre, moules, fours, afin d’explorer les possibilités et les contraintes de la porcelaine. Rebecca faisait parti de la session de 2010 réunie sous le thème « inventure » que l’on pourrait traduire par « aventure en territoires inconnus » ….
Maria Bosch
Accueillir Maria BOSCH est un plaisir toujours renouvelé car ses œuvres témoignent année après année de son art et surtout de sa très grande sensibilité. L’impression que l’on ressent en regardant ses formes pleines est celle d’un grand calme, d’une présence réconfortante et amicale.
Certes l’on retrouve toujours sa terre, rouge, ses engobes colorés, ses dessins en creux dans la pâte avant cuisson, cette façon qu’elle a de « fermer » ses pièces de manière que l’orifice de ses vases n’apparaisse que sous certains angles et de manière progressive. Mais cette fois, malgré le calme qu’elles imposent, on les sent animées d’une sorte de frémissement.
Sylvie Piaud
Quoi de plus surprenant et en même temps naturel que de voir dans un même lieu, à quelques semaines d’intervalle, les formes retenues de Jean-Paul AZAIS, remplacées par « l’effervescence » contenue de celles de Sylvie PIAUD ?
Chaque artiste est, en effet, un magicien qui nous entraîne dans son monde où si les mots vases, bols conservent le même sens, ils désignent des objets dont la forme et le décor les opposent comme dans l’histoire de l’Art, le classicisme s’oppose au baroque.
Jean-Paul Azaïs
Une galerie est, entre autres, « un local d’exposition où se fait le commerce de tableaux ou d’objets d’art ». A cette définition froide, conventionnelle, générale s’oppose le sentiment que j’ai d’une galerie qui est un lieu de rencontre avec des œuvres d’art, mais un lieu de rencontre chaleureux qui mette en valeur les œuvres exposées afin de réduire la distance qui sépare le spectateur d’un univers qui lui est souvent étranger : celui de la création.
Si cela a été, il me semble, le cas jusqu’à présent, l’exposition des pièces de Jean-Paul AZAÏS, spécialement réalisées pour la galerie accoTerre, rend encore plus certaine la nécessité pour une galerie d’être une sorte d’écrin dans lequel les pièces prennent la dimension de véritables bijoux.
Fred Garcia
Le titre de « Primitives » peut surprendre car « primitives » se dit des sociétés ne connaissant pas l’écriture et ne pratiquant ni culture, ni élevage. Or des vases de grès et de porcelaine, certains anthropomorphes, des bols et même une pièce évoquant une meule se côtoient tandis que plats et tableaux indiquent une maturité sociale.
Primitives alors en référence à la cuisson au feu de bois et en ce qu’elle implique de vie en groupe dans une monde où l’individualisme est roi puisque, du fait de sa durée, de trois à cinq jours, il faut constituer des équipes afin d’alimenter le foyer en permanence, préparer de la nourriture et des provisions de combustible.
Marit Kathriner
Pour ceux qui ne connaissent pas le travail, je devrais déjà écrire l’œuvre de Marit, cette exposition les laissera, comme je l’ai été d’ailleurs moi-même, sous le charme de ces pièces savamment élaborées à la personnalité si forte et qui, animaux ou personnages, accrochent la lumière. Pour les autres qui l’ont suivie depuis ses premiers pas à Saint Sulpice, à Bandol et récemment – un an – au musée des Arts décoratifs à Paris, dans le cadre du parcours céramique organisé à l’occasion de l’Académie Internationale de la céramique, c’est presque une révolution. C’est du moins un émerveillement.
Camille Virot
Rendre visite à Camille VIROT sur ses terres n’est certes pas le fait du hasard. Il faut prendre ses précautions ! Va-t-il ou a-t-il neigé récemment ? Le chemin qui mène chez lui risque en effet d’être dans ce cas impraticable ! Et que de cartes, d’indications et de ténacité pour y parvenir, car il faut laisser derrière soit routes fréquentées, emprunter à la sortie d’un ultime village un chemin de terre afin d’arriver au dernier hameau, celui de Vière dans lequel il habite depuis qu’il a choisi de s’installer dans les Alpes-de-Haute-Provence.
Wayne Fischer
Fin 2010, les curieux et les amateurs de céramique pouvaient admirer des œuvres de Wayne FISCHER au musée des Arts Décoratifs, à Paris, installées dans la pièce évoquant les courtisanes du 19ème et du début du 20ème siècle devant le lit de Valtesse de la Bigne et sur une console spécialement réalisée pour le luxueux hôtel particulier de la Païva toutes deux parmi les plus célèbres demies mondaines ou « Grandes Horizontales » comme les qualifiaient les mauvaises langues de leur temps. C’était, pour une fois, affirmer le caractère érotique, voire sexuel de l’œuvre de cet artiste sans se réfugier davantage derrière l’expression « formes organiques » qui est bien pratique pour éviter de nommer des formes qui évoquent le plus souvent des organes génitaux féminins.
Christel Gourmet
Il est de notoriété que la galerie n’expose que des artistes représentés dans ma collection et dont je connais forcément le cheminement. Christel fait donc partie de ces exceptions rares, mais qui confirment la « règle ».
De passage à Paris en 2010 elle est venue me montrer son travail sous la forme d’un petit livre-catalogue. Et l’alchimie a immédiatement fonctionné, à la surprise de tous. C’est que l’exigence qui est la sienne dans le travail du grès ou de la porcelaine était visible, jusque dans les plus petites pièces, de même que la délicatesse du traitement de la surface et de l’émail
Jérôme Galvin
Le plus souvent c’est en choisissant les œuvres pour l’exposition que le titre s’impose comme une évidence pour le galeriste et l’artiste. Il en a été différemment pour celle-ci.
En effet, Jérôme GALVIN a choisi comme thème fédérateur celui des variétés de langue française qu’il aime et qu’il fredonne peut-être lorsque, dans son atelier situé près de Moustiers Sainte-Marie, il façonne les colombins d’argile à partir desquels il montera sa pièce. Passant ainsi de Boris Vian à Camille, de Jeanne Moreau à Zazie les pièces qu’il réalise trouvent leur inspiration dans le titre de la chanson comme le réservoir et le tuyau d’une chasse à tirage pour « Un tube de toilette » de Boby Lapointe ou un mortier dans « Commando » de Vanessa Paradis. En retenant ce thème Jérôme va, sans s’en douter, nous livrer beaucoup de lui-même. Car la manière d’évoquer ces chansons lui est toute personnelle comme elle le serait d’ailleurs pour chacun d’entre nous.
Milan-Johannes Peters
Très connu pour son travail de pièces utilitaires au décor de cobalt réduit à l’essentiel, Johannes Peters l’est moins pour ses pièces de forme. Pourtant, ma première rencontre avec son travail s’est fait lors de la rencontre d’un plat étroit et long terminé par deux anses. Réalisé dans ce grès qui lui est habituel, il était revêtu d’un engobe blanc animé de quelques gouttes de bleu cobalt et d’une couche d’émail incolore. Tout dans cette pièce parlait le langage de la simplicité : que ce soit le travail des anses semblables à l’empreinte des mains de l’artiste dans la terre encore fraiche, les gouttes comme jetées au hasard sur le fond, l’empreinte même du pouce de Johannes au revers emprisonné dans la terre et dans l’émail. Qu’avait donc cette pièce pour retenir le regard ? Cette simplicité ou devrais-je écrire cette pseudo simplicité car, comme une fable de La Fontaine qui semble écrite d’un seul jet, ce plat à cake semblait pouvoir être réalisé par n’importe lequel d’entre nous.
Laurent Dufour
« Est-ce l’œuvre du même artiste ? » Cette question, posée lors d’une précédente exposition, n’a plus lieu d’être ; c’est bien le même monde qui se déroule sous nos yeux, des colonnes de « blocs parallélépipédiques », aux têtes, éclairs …
Cet univers n’est pas le fruit d’une lente élaboration ; Laurent Dufour le porte en lui depuis toujours. Dès ses débuts en céramique, de touchants petits personnages venaient animer ses supports : bols, assiettes, plats. Lorsqu’en 2009 il élabore ces parallélépipèdes, c’est tout naturellement qu’ils y prennent place. Quel chemin parcouru depuis les premiers blocs – sièges – dont le décor linéaire de Yes est un témoignage !
Clémentine Dupré
Ce qui frappe immédiatement chez Clémentine Dupré, c’est la perfection formelle de son travail, le raffinement dont elle fait preuve dans l’élaboration de ses pièces. L’œil, en effet, est tout de suite séduit par la délicatesse de ses bols, cylindres, anneaux concentriques de porcelaine ou « échafaudages » de grès réalisés au Japon. Cette perfection vient d’une pratique qui remonte à son plus jeune âge puisqu’elle confie avoir presque toujours travaillé la terre.
Caroline Chevalier
Lorsque Caroline Chevalier retint le mot Rougir comme titre de son exposition à la galerie accro Terre, à quoi pouvait-elle bien penser ?
Certes le rouge est une couleur que Caroline affectionne et que l’on retrouve, comme un fil d’Ariane, dans le décor de ses œuvres notamment sous la forme du coquelicot. Ou dans certains éléments comme une anse ou un couvercle qu’elle aime à réaliser dans une couleur forte. Et cela que ce soit à Aix-en-Provence ou maintenant dans sa maison sise dans la région du Mont Mézenc, près du célèbre Mont Gerbier de jonc, où c’est le vert qui domine dans la vue de l’atelier qui surplombe la vallée. Mais ce vert n’est-il pas ponctué, au premier plan, par des plantes que le vent anime, notamment d’immenses pavots rouge ?
Martine Hardy
Martine Hardy, formée aux Beaux Arts de Rennes, avoue un intérêt prononcé pour l’architecture. Elle aborde la céramique en autodidacte en 1996. Ses recherches la mènent alors aux Dormantes qui évoquent des graines en attente de germination, aux Cavités dont le vide crée une zone d’ombre et aux Cœurs qui peuvent s’extraire de la pièce ou, au contraire, y reprendre leur place. Tout ceci évoque bien sûr des emboîtements dont on peut se demander si elle va en poursuivre l’idée.
Mireille Moser
Mireille Moser, lorsqu’elle parle de ses œuvres, n’essaie pas de revendiquer une quelconque recherche spécifique, elle évoque simplement le plaisir qu’elle ressent à créer, plaisir qu’il nous est facile de constater en les contemplant là, immobiles devant nous, hiératiques et comme ancrées dans le sol dont leur matériau, le grés, en est issu.
Gisèle Buthod-Garçon
Une vingtaine d’œuvres de Gisèle Buthod-Garçon ont fait halte dans la galerie.
Halte ? Oui, car tout en elles parle de mouvement. Chrysalide, Silhouette, Connivence…. Les titres à l’évidence soulignent ce que l’œil attentif pressent : un mouvement qui naît, une forme qui se défait, se déroule, conserve l’empreinte de la vie qu’elle a abritée comme autant d’ «instants » capturés, comme le « souvenir » de cette naissance.
Chacune d’entre-elles semble d’ailleurs composées de divers éléments dont on a l’impression qu’ils peuvent à tout moment se désassembler pour donner place à une autre pièce. C’est le cas, explicite de Chrysalide et Enroulement qui semblent procéder, les secondes des premières, et dont les variations témoignent de cette volonté d’immobiliser dans la terre un moment de cette évolution vers une forme autre et toujours aussi riche.
Maria Bosch
Pour un artiste créer, c’est vivre, mais c’est aussi se raconter. Les codes traditionnels du récit ont été brouillés il y a maintenant un siècle avec les débuts de l’abstraction et le formidable développement de la psychanalyse tout au long du XXe siècle permet à chacun de s’interroger sur la signification d’une forme ou d’une couleur.
L’œuvre de Maria Bosch s’inscrit résolument dans la modernité, et même dans l’actualité la plus aigüe de l’Occident : crise
Gabrielle Baëcile
Née en 1965 à Paris, elle travaille depuis 1996 en Haute-Normandie.
L’univers créatif de Gabrielle est mystérieux. Il est très difficile de parler de son art ; aucune concordance ni influence nettes ne permettent de rattacher son parcours personnel ou professionnel aux formes issues de son imagination.
Son passage dans des cabinets d’architecte ?
Son détour par le travail du verre soufflé ? Ne perçoit-on pas des enchainements de bulles dans ses Concrétions et Alma Mater ?
Son installation en Normandie ? Peut-être ici le début d’une autre piste, car ses œuvres semblent plus inspirées par la nature que par son enfance citadine. Mais une nature normande ? Des coraux, des anémones de mers, des chenilles géantes tout près du port de Saint-Valéry-en Caux ?