Mais les autres œuvres disent, elles aussi, la Vie. Les Silhouette, les Torsion, même les Ruche ou les Vague noire sont là pour nous parler de mouvement, de transformation, de métamorphoses. Les cocon, abandonnés après avoir donné « naissance » et dont l’ouverture permet au regard de se glisser à l’intérieur, sont doublés d’un émail onctueux qui laisse imaginer la beauté de la forme contenue.

Car, à cette richesse d’inspiration qui mêle art primitif et orfèvrerie barbare, à cette énergie déployée, maîtrisée avec autant de subtilité,  s’ajoute la volonté d’«habiller» le corps qui a pris naissance sous ses doigts. A l’instar d’un grand couturier, Gisèle a créé, pour cette exposition, une «collection» d’engobes plus ou moins laiteux dont la transparence laisse sourdre de délicates nuances colorées qui accentuent les détails d’une cambrure, d’un ventre. Des oxydes métalliques qui permettent de douter que l’œuvre soit en terre, des gris qui conservent, eux, leurs perles d’argent soulignant, tels des orfrois, l’épaule, la gorge de ces « corps », de ces « matrices » repliés sur eux-mêmes et qui n’attendent qu’un geste pour reprendre leur course un instant suspendue.