Née en 1965 à Paris, elle travaille depuis 1996 en Haute-Normandie.
L’univers créatif de Gabrielle est mystérieux. Il est très difficile de parler de son art ; aucune concordance ni influence nettes ne permettent de rattacher son parcours personnel ou professionnel aux formes issues de son imagination.
Son passage dans des cabinets d’architecte ?
Son détour par le travail du verre soufflé ? Ne perçoit-on pas des enchainements de bulles dans ses Concrétions et Alma Mater ?
Son installation en Normandie ? Peut-être ici le début d’une autre piste, car ses œuvres semblent plus inspirées par la nature que par son enfance citadine. Mais une nature normande ? Des coraux, des anémones de mers, des chenilles géantes tout près du port de Saint-Valéry-en Caux ?
Non ! Cessons de chercher, arrêtons de tout analyser. Ces oeuvres d’art sortent de son imagination, et cela suffit. Elles sont belles parce qu’elles évoquent un univers différent pour chacun d’entre nous, car en les faisant tourner entre nos mains, elles changent sans cesse d’aspect, nous surprennent, nous émeuvent : là un tentacule, là un œil, là un mouvement de peur, ici une grâce majestueuse, un équilibre hautain ou instable, là un minéral, ici un paysage.
Les sculptures de Gabrielle sont exceptionnelles parce qu’elles ne laissent jamais indifférent. Leur force est de maintenir une tension émotionnelle dès que nous prenons le temps de les admirer. Une tension pas toujours positive : certains seront gênés, mal à l’aise, voire détesteront. Qu’importe ! Peut-être même tant mieux ! L’art de Gabrielle est Liberté, liberté des formes, liberté des sentiments, liberté de penser…
Laurent Cellier